Pastorale

Publié le par L. Eliot

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parce qu'on aura le temps de rien
entre deux énigmes insolvables
et deux aiguilles infréquentables
emmenons-nous à la prairie
où les ronds de fumées assomment
les derniers mythes qui nous rongent
parce qu'il n'y a plus de musique
dans nos têtes ni dans nos voitures
chantons des symphonies anciennes
des blues pleureurs et des antiennes
aux fermes de la providence
brûlons les champs ! oui, brûlons-les !
pour le peu qu'ils nous offrent encore
pour les nègres qui y ont souffert
et les serfs qui y ont laissé
d'autres histoires fatiguées
et des peaux séchées de patience
plus rien vraiment à en tirer
de ces chemins de boue léchés
de ces futaies décomposées
par l'ennui et l'amour idiot
que se partagent les grelots
de l'ignorance paysanne
allez, écrivez derrière moi
sur le sol asséché de juin
nous n'avons rien en espérance
de l'envol des corneilles noires
et rien pour déposer nos âmes
de solide ou d'évaporé
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S
Et c'est à moi que tu viens dire, sur "les lambeaux de ma victoire", que c'est très bien exprimé ? Qu'est-ce que c'est beau ... Respect à toi, M. Eliot, et pitet @bientôt ?<br /> Amicalement<br /> Séverine
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E
Ce même jour, j'ai lu la symphonie pastorale de Gide, dans le train Paris-Lille. J'ai aimé ton poème.
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H
Qu'est-ce qu'un artiste sans souffrance ? Pas grand chose. C'est souvent la souffrance qui nous inspire ...
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K
sympa la nouvelle bannière ;)
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O
c'est un beau poème, un peu triste mais il évoque avec beaucoup d'intensité ce que l'on peut désespérer de la planète.<br /> Par contre ici (le lyonnais) la terre est gorgée d'eau. ....
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